La Sologne        

Introduction :

Le village de Donnery est situé à une quinzaine de kilomètres au Nord d'une région Française très connue : La Sologne.

La Sologne est une région forestière Française située dans la région Centre et comprise entre la Loire et l'un de ses affluents, le Cher. Cette région d'étangs, de forêts, de landes, de bruyères et de gatînes est une des plus mystérieuses et typiques de la France. Cet aspect mystérieux a engendré un folklore très riche, thème qui est abordé dans ce chapître du site Theudericus.

Du point de vue géographique, la Sologne s'étend au sud de la Loire sur les anciennes provinces de l'Orléanais, du Berry et du Blaisois. S'étendant sur près de cinq cents mille hectares, la région englobe une partie des actuels départements du Loiret et du Loir-et-Cher, ainsi qu'une petite partie du Cher

La Sologne est limitée au nord par la Loire, à l'est par les collines du Sancerrois, au sud par le Cher et à l'ouest par une ligne courbe allant de Romorantin-Lanthenay à Cheverny puis Chambord. La plaine de Sologne descend doucement vers l'ouest et est traversée d'est en ouest par le Cosson, le Beuvron et la Sauldre. Ses terrains argileux et sablonneux sont parsemés de nombreux étangs. Elle est couverte de landes et de bruyères, ainsi que de forêts sur près de la moitié de sa superficie.

L'origine du nom Sologne est assez controversée. L'origine la plus acceptée est celle de "Solum ligneum" qui signifie "pays de bois", mais certains auteurs pensent que "Sabulonia", "pays de sable", voire "Sacalonia", "pays de seigle", pourraient être la racine de ce vocable.

Carte de la Sologne.

Carte de la Sologne.

La Sologne a toujours conservé un caractère sauvage. Son sol pauvre, sableux, tantôt humide, tantôt sec est défavorable à l'agriculture. Cette région, restée naturelle, a toujours été un territoire de chasse particulièrement giboyeux. Cette particularité cynégétique a permis la construction de nombreux relais de chasse, de nombreux manoirs et de résidences nobles et bourgeoises.

De magnifiques demeures royales et seigneuriales ont également été baties en Sologne, tels les châteaux de Chambord, Cheverny, Villesavin, Sully-sur-Loire, Gien et La-Ferté-Saint-Aubin.

Château de Chambord.

Château de Chambord.

Le château de Chambord, avant de devenir le plus vaste et le plus grandiose des châteaux de la Loire, a été à l'origine une modeste demeure qui, située à quatre lieux de Blois, était une relais de chasse, situé en lisière de la forêt de Sologne. Cette demeure avait été batie par les puissants Comtes de Blois.



Château de Cheverny.

Château de Cheverny.

Cheverny est un des plus célèbres châteaux de la Loire avec ceux de Blois et de Chambord. Il a inspiré Hergé pour la création du château de Moulinsart, qui en est la réplique amputée de ses deux pavillons extérieurs.

La présence de la forêt Solognote a conférer à Cheverny, tout comme pour Chambord, une très forte influence cynégétique.Le château héberge actuellement une meute et organise régulièrement des chasses à courre.



Château de Villesavin.

Château de Villesavin.

Le château de Villesavin est un château situé sur la commune de Tour-en-Sologne, dans le département de Loir-et-Cher. Situé à proximité de Blois (17 Km), Chambord (9 Km) et de Cheverny (6 Km), le château fut édifié entre 1527 et 1537 par Jean le Breton, seigneur de Villandry, et secrétaire des finances du roi François Ier et chargé par celui-ci de la conduite et des paiements des importants travaux de Chambord.



Château de Sully-sur-Loire.

Château de Sully-sur-Loire.




Château de Gien.

Château de Gien.

Les principales villes Solognotes sont La Ferté-Saint-Aubin, Romorantin-Lanthenay, Aubigny-sur-Nère, Salbris, Vierzon et Lamotte-Beuvron. Si La Ferté-Saint-Aubin se dénomme Capitale de la Sologne Nord, Romorantin-Lanthenay se désigne comme Capitale de la Sologne Sud.

Château de La-Ferté-Saint-Aubin.

Château de La-Ferté-Saint-Aubin.

La Sologne est la seule région naturelle Française qui fait l’objet d’une délimitation administrative officielle, suite à une loi du 27 juin 1941 consacrée à la mise en valeur de ce territoire considéré comme particulièrement déshérité. L'arrêté du 17 septembre 1941 pris en application de la loi du 27 juin 1941 fixe ainsi officiellement la liste des 127 communes composant la Sologne.

Le climat solognot est particulier. En hiver, Les températures minimales sont basses, du fait du sol sableux. Le sol qui se gorge facilement d'eau peut aussi devenir très sec en été.

Egalement connue pour ses nombreux étangs, couvrant environ douze mille hectares soit 2 % de son territoire, et ses forêts, la Sologne possède également une forte tradition halieutique.

Landes de Sologne.

Landes de Sologne.


Les cours d'eau principaux de la Sologne sont le Cosson, le Beuvron et la Sauldre. De nombeux cours d'eau parsément les landes et les forêts Solognotes : le Barangeon, la Bonneure, Cher, la Nère, la Rère, la grande sauldre, la Petite Sauldre, et la Tharonne.

Les principaux étangs Solognots sont ceux du Puits, de Beaumont, de la Giraudière, de Teillay, de la Noue, Neuf, Perret, de la Prée, de la Grande Corbois, de Marcilly, des Binoches, Grand étang de Rhuys, de l'Aiguillon, des Landes.

De part la nature du terroir Solognot, argileux et forestier, les habitations du cru sont construites en briques et en bois. Les maisons présentent des colombages, servant de point d'appui au tochis pour les maisons les plus anciennes, ou aux briques pour les constructions plus récentes. Les toîts sont généralement batis en tuiles plates larges et épaisses et parfois en chaume.

Les habitations du terroir, de part leurs matériaux s'intégrent parfaitement dans le cadre sauvage de la nature Solognote.

Maison Solognote typique.

Maison Solognote typique.

Histoire de la Sologne :

Les historiens pensent que la Sologne a été peuplée bien avant le Néolithique, quand les hommes vivaient de la chasse et de la pêche.

Cette même économie frustre et primitive, a permis l'établissement des peuplades Celtes qui ont envahi, quelques siècles avant notre ère, ce qui allait devenir la Gaule.

L'empreinte celte est très présente en Sologne : Les noms de nombreux villages de Sologne indiquent une origine Gauloise et les nombreux tumuli découverts montrent que la Sologne était peuplée à l'âge du fer. Les principaux cours d'eau portent des noms d'origine celtique : Cosson, Beuvron ("Rivière des castors"), Tharonne rivière rapide.

La partie supérieure de la Sauldre, puis du Beuvron, constituait la frontière entre les territoires des Carnutes (Cenabum-Orléans) et celle des Bituriges (Avaricum/Bourges).

Le territoire des Carnutes

Le territoire des Carnutes.

Au Moyen-Age, des étangs ont été créés par les paysans surtout entre le XIe et XIIIe siècles, pour drainer les sols et assainir une terre humide. Le nombre de ces derniers aurait, selon certains auteurs, atteint quatre mille au XVIe siècle.

La guerre de Cent Ans n'épargne pas la Sologne : Romorantin est prise par le Prince Noir. Le héros mythique Thierry la Fronde, dont la lignée est originaire de Janville est considéré non comme une seigneur Beauceron, mais comme un seigneur Solognot.

Mis à part les châteaux de Chambord, de Cheverny ou de Sully, la Sologne posssèdent de nombreux châteaux tels ceux de La-Ferté-Saint-Aubin, Aubigny-sur_Nère, la Verrerie ou Blancafort. Ces derniers étaient au XVème siècle, les derniers remparts du "Royaume de Bourges" vis-à-vis de l'envahisseur Anglais.

Ces forteresses présentent une très forte analogie architecturale avec les châteaux Berrichons et de nombreux châteaux Solognots font partie de la fameuse "Route Jacques Coeur".

Route

Route "jacques Coeur" (Partie Nord).




Château de Blancafort.

Château de Blancafort.




Château d'Aubigny-sur-Nère.

Châteaud'Aubigny-sur-Nère.




Château de la Verrerie (près d'Aubigny).

Château de la Verrerie (près d'Aubigny).




Château de Saint-Brisson-sur-Loire.

Château de Saint-Brisson-sur-Loire.



À la fin de cette guerre, la remise en état de la région s'accompagne d'une modification du paysage avec la création de nombreux étangs, la pisciculture étant plus rentable que l'agriculture.

À la fin du XVe siècle, le roi et sa cour vont y séjourner. Le dernier roi Valois-Orléans, Louis XII s'installe à Romorantin. François Ier y rencontre Claude de France qu’il épouse ensuite. La Sologne connaît alors une relative prospérité.

Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, les marécages reprennent le dessus et la région s'enfonce dans la misère. Les Solognots suivront de très loin les soubresauts de la Révolution. La réforme administrative partage la Sologne entre trois départements : Loir-et-Cher, Loiret et Cher, personne ne cherchant à se disputer un territoire aussi pauvre.

Il faut attendre l'arrivée, en 1852, de Louis-Napoléon Bonaparte, alors président de la République mais futur empereur et qui possède un domaine à Lamotte-Beuvron, pour que la Sologne bénéficie d'appréciables subventions et redécouvre un semblant de croissance.

L'intérêt que l'empereur porte à la Sologne, en partie dû à des attaches familiales du côté de sa mère (Hortense de Beauharnais dont plusieurs ancêtres possédaient des domaines en Sologne (La-Ferté-Beauharnais)), sa réputation cynégétique et le chemin de fer en 1847, vont alors attirer la grande bourgeoisie. Les bourgeois succèdent ainsi aux aristocrates.

Château de La-Ferté-Beauharnais.

Château de La-Ferté-Beauharnais.

la Sologne est inscrit au réseau "Natura 2000" par l'intermédiaire de trois zones.

La plus vaste est dite de Sologne et couvre une superficie de 3 461,84 km² dont plus de la moitié se trouve dans le département de Loir-et-Cher.

La troisième zone, également contenue dans la première, correspond au domaine de Chambord dont une partie est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO. Classée ZPS depuis mars 2006, elle s'étend sur 46,65 km² autour de la commune de Chambord. Cette zone a été proposée comme site d'importance communautaire en avril 2002[15].

La zone Natura 2000 de Sologne est le plus grand Site d’Importance Communautaire terrestre d’Europe, couvrant une surface totale de 3 461,84 km² soit presque 9% de toute la région Centre.

Une certaine préservation de ces milieux fragile est permise par l'anthropisation. Le pâturage permettait autrefois ce travail et assurait une vie autarcique. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, cette activité a quasiment disparu. Désormais une grande partie de la Sologne se retrouve en situation de déprise agricole. La foresterie moderne trouve néanmoins un grand intérêt à la forêt Solognote, par la diversité de son écologie.

Etang typique de Sologne.

Etang typique de Sologne.

En Sologne, la forêt couvre les trois quart du pays solognot. Elle est constituée de plusieurs grands types forestiers : la chênaie-charmaie, la plus rare mais surtout la plus diversifiée, la vallée de la Sauldre, les forêts domaniales, les vastes propriétés forestières. On y rencontre les chênes pédonculés et sessiles, le charme, l'érable champêtre, le sycomore, le noisetier, le bouleau, le pin sylvestre, le pin maritime , le Douglas, quelques hêtres, trembles et frênes. Au printemps, grâce à leur floraison, on distingue des fruitiers sauvages tels que : poiriers, pommiers, alisier blanc ou merisiers.

En sous-bois, on trouve différentes espèces de primevères, dont la plus connue est le coucou, de petites pervenches, de jacinthes des bois à clochettes violacées, de violettes des bois.

Certaines plantes, notamment les bruyères et les genêts s'installent sur les landes. Un type de bruyères, la « bruyère à balais », appelée traditionnellement "brémailles", a été utilisé de longue date pour la confection de balais[18]. Ce nom sert comme toponymie à de nombreux lieux en Sologne.

Les cerfs, chevreuils et sangliers recherchent souvent la tranquillité des forêts. On rencontre assez fréquemment des animaux sédentaires comme les chevreuils ou les sangliers. Le cerf a besoin d'espaces plus vastes sauf au moment du brame. Les biches comme les cerfs aiment les endroits calmes : les biches pour mettre bas et les cerfs pour se débarrasser et refaire leurs bois.

La Sologne est également le refuge de nombreux autres animaux carnivores, canidés et mustélidés comme les renards, martres, fouines, belettes, putois. Parmi les lagomorphes, le Lapin de garenne, symbole de la chasse populaire en Sologne est maintenant limité du fait de la myxomatose.

Finalement on peut noter la présence de plus de deux cents espèces d'oiseaux, d'une bonne quarantaine d'espèces de mammifères, d'une trentaine d'espèces de poissons, d'une dizaine d'espèces de reptiles et d'autant de batraciens. Enfin les espèces d'insectes se comptent par milliers.

La Sologne Mystérieuse :

Tout comme le Berry dont elle est voisine, la Sologne, de par la nature sauvage de ses landes, de ses marais, de ses bruyères et de ses gatines, a toujours été auréolée d'une réputation de région mystérieuse et magique, où le folklore des paysans et des braconniers est toujours vivace.

De fait, la Sologne est sensée abriter plusieurs animaux mythiques ou démoniaques.

La plus célèbre de ses créatures est un dragon aquatique qui sévissait sur les rives de la Loire aux alentours de la ville de Jargeau. Cette créature qui avait pour nom "Gargolium" fut chassé de l'Orléanais par Saint Véran ou Saint Vrain. Si ce n'est pas le Saint en personne qui chassat le saurien géant, ce sont certainement ses reliques. Hormis la Loire gergolienne, le Gargolium hantait également les étangs de la Sologne, de Donnery et de la forêt d'Orléans.

Les Loup-Garous sont aussi très présents en Sologne sous la dénomination autochtone de "birette", "gâloup", ou du terme plus connu de "galipotte". Ces entités sont à rapprocher de la la fameuse Bête d'Orléans qui a sévi dans l'Orléanais aux alentours de l'année 1814



Après le Gargolium, Le second animal fantastique le plus connu de l'univers Solognot est appelé la "Birette". Cette créature, rencontrée dans les endroits les plus sauvages et blasphématoires de la Sologne se présentait tantôt sous l'aspect d'un loup-garou, d'une vache noire de taille énorme ou tantôt sous les traits d'une licorne impie.

Selon d'autres auteurs, la Birette est un "voirloup" femelle uniquement mentionnée dans le folklore des bords de la Loire et acquiert souvent la lycanthropie de la même façon que le "voirloup", en établissant un pacte ou en se laissant posséder par le Diable. Les Birettes se changeraient plus volontiers en loup ou en sanglier, après que le Diable leur en aurait donné la peau.

La Birette de Sologne.

La Birette de Sologne.

Ces créatures lycanthropes ont donné naissance à l’expression locale "courir la birette" qui désigne leur habitude d’attaquer le bétail et d’effrayer les populations pendant la nuit.

Elles conservent également les marques des blessures qui leur sont infligées sous leur forme animale en retrouvant leur forme humaine. Les enfants ainés des birettes héritent de leur aptitude démoniaque à la métamorphose, même s’ils sont de bons chrétiens dégoutés par les pratiques de leur mère, et sont condamnés à se changer en birettes à leur tour, qu’ils l’acceptent ou non, puis à transmettre cette tare à toute leur descendance.

La "galipotte" est très proche de la birette et de la garache, à la seule différence qu’il s’agit d’une bête métamorphe très rapide pouvant prendre la forme de nombreux animaux, et qui se reconnaît au bruit caractéristique de son galop, d’où son nom. Elle se perche sur des branches d’arbre pour se laisser tomber ensuite sur des promeneurs, les étrangler et les étouffer sous son poids.

Les légendes de l'Orléanais et de la Sologne nous content également la présence de la Cocadrille. La cocadrille, (ou cocatrix, coquatrix, caucatrix ou cocatrice) est un animal fabuleux, qui possède une tête de coq, des ailes de chauve-souris et un corps de serpent ou de coq. Il est très proche du Basilic et fut souvent confondu avec ce dernier dans les bestiaires médiévaux.

Cet animal chimérique est censé, naitre d'un œuf de coq âgé de sept à quatorze ans, nommé "coquatrix", qui est pondu dans du foin et ensuite couvé par un serpent ou un crapaud.

Le Cocadrille de Sologne.

Le Cocadrille de Sologne.

D'autres figures inquiétantes et malignes hantent cette région. Les "demoiselles de Sologne" ou "filles blanches" errent autour des étangs en se nourrissant de brouillard. Elles jouent de mauvais tours aux passants solitaires. De même, il y a le "lupeux", démon qui peut prendre des formes variées, tantôt spirituel et méchant, qu'il faut bien se garder d'écouter ou même de reconnaître.

Quelques Solognots illustres :