La Forêt d'Orléans, coeur de l'antique Forêt des Carnutes, située au Nord-est de la capitale régionale éponyme est la plus
vaste forêt domaniale de France.
La forêt d'Orléans a une superficie de cinquante mille hectares environ dont trente-cinq mille de forêt domaniale ce qui en fait la plus
vaste forêt domaniale de France métropolitaine. La forêt est encerclée par la Beauce au nord, le Gâtinais à l'est et
le Val de Loire au sud.
Elle s'étend au nord de la Loire sur un vaste arc de cercle d'environ soixante kilomètres de longueur,
d'Orléans à Gien, et de cinq à vingt kilomètres de largeur.
La Forêt d'Orléans commprend trois grands massifs reliés entre eux par des bois privés :
De nombreux petits village parsément cette Fôret ancestrale.
Les communes suivantes possèdent tout ou une partie de leur territoire dans la forêt d'Orléans : Les Bordes,
Bougy-lez-Neuville, Bouzy-la-Forêt, Bray-en-Val, Chambon-la-Forêt, Chanteau, Châteauneuf-sur-Loire, Châtenoy, Chevilly,
Chilleurs-aux-Bois, Les Choux, Combreux, Coudroy, Courcy-aux-Loges, Dampierre-en-Burly,
Donnery, Fay-aux-Loges, Ingrannes, Lorris,
Loury, Marigny-les-Usages, Le Moulinet-sur-Solin, Montereau, Nesploy, Nibelle, Ouzouer-sur-Loire, Rebréchien, Saint-Lyé-la-Forêt,
Saran, Seichebrières, Sully-la-Chapelle, Saint-Martin-d'Abbat, Sury-aux-Bois, Traînou, Vieilles-Maisons-sur-Joudry, Vitry-aux-Loges, Vrigny.
Jusqu'à la première moitié du XIXème siècle, la plupart de ces villages tiraient leurs ressources de le Forêt.
De nombreux historiens considèrent que la Forêt d'Orléans était le coeur de la
Forêt des Carnutes, donc le véritable coeur de la Gaule.
Selon Jules César,dans cette forêt se tenait de manière annuelle, la réunion sacrée tous les Druides de la Gaule.
Dans les premiers sècles de notre ère, la Forêt d'Orléans s'appelait Leudica, elle conserva ce nom jusqu'au Moyen-âge.
Selon les étymologistes, le terme Leudica serait une déformation de Lucotaetia mot désignant des marais ou des marécages.
Ce vocable viendrait de la racine gauloise lut signifiant "marais", équivalent du latin lutum la boue.
Cette étymologie aurait été déterminée par la nature des sols et des paysages caractéristiques de la Forêt.
La Forêt d'Orléans aurait ainsi les mêmes origines onomastiques que les villes de Lutèce ou de Liège en Belgique.
D'autres auteurs font dériver ce mot du Dieu Gaulois Lug, dieu suprême de la mythologie Celtique. D'autres historiens ne font remonter
le nom de Leudica qu'au Haut Moyen_Age en introduisant le terme Leudico, forme
Francique attestée au VIIIème siècle, de l'ancien Germanique leudika, dérivé de leudi qui veut dire "peuple".
Leudica signifierait alors simplement "Terre du peuple" ou "Terre commune", un territoire tabou voire sacré, n'appartenant à aucune
tribu, ni aucun peuple en particulier.
Au cours de la conquête de la Gaule, les Romains entreprirent la construction d'une route dallée de Cenabum (Orléans) vers Agedincum (Sens),
voie qui trversait la Forêt d'Orléans et dont on retrouve parfois des traces enfouies sous la végétation.
A proximité de cette ancienne voie Romaine, peuvent être observés les vestiges de trois camps Romains fortifiés, vaste enceintes
carrés, limités par de large fossés.
Au Moyen-âge, la forêt d'Orléans fut appelée la forêt des Loges, elle couvrait alors environ cent cinquente mille hectares. Très giboyeuse,
mais aussi très riches en produits forestiers, elle devint forêt royale à la fin du Xe siècle sous le règne d'Hugues Capet..
A de nombreuses reprises, la Forêt d'Orléans sert de refuge aux populations riveraines fuynat devant les invasions : En particulier
devant les incursions répétées des Normands.
À la fin du XVIe siècle, amputée qu'elle est pas les défrichements et les donations au clergé.la superficie de la forêt détenue par
la Couronne n'est plus que de trente-neuf mille hectares. Par le jeu des apanages, la forêt revient au Duc d'Orléans. En 1533, le
domaine est donné en apanage à Charles II, second fils de François Ier. Cet apanage t
fut partie intégrante du Duché d'Orléans. Les Ducs d'Orléans conserveront cette
terre jusqu'en 1832.
Préssés par des besoins d'argent, les apanagistes successifs, procédent à de nombreuses aliénations et, à la
Révolution Française, le domaine Rotal se trouve réduit à vingt-quatre mille hectares tandis que les communautés
religieuses possèdent dix-sept mille hectares (Dont sept mille à
l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, plus
de trois mille à l'Evêque d'Orléans, et deux mille cinq cents au Doyen, aux chanoines,
et au chapitre de la Cathédrale Sainte-Croix-d'Orléans.
Très abimée à la fin du XVIIIe siècle, la forêt est alors classée domaniale en 1848 et les services de l'Office National
des Forêts se chargent de la reboiser dès le début du XIXe siècle.
Le massif de Lorris hébergea les Résistants français pendant la Seconde Guerre mondiale. Le 14 août 1944, quarante-neuf résistants
appartenant au Maquis de Lorris sont tués dans la Forêt au lieu dit Le Carrefour d'Orléans.
Peu de grands cours d'eau traversent la Forêt d'Orléans : le Canal d'Orléans, le Cens, l'Ousance, la Motte Bucy.
Par contre celle-ci, tout comme la Sologne est
parsemée de nombreux étangs : Binoche, les Bois, Courcambon, Grand-Vau, Gué-des-Cens, Gué-l'évêque, les Liesses, Morches, Moulandon,
Neuf, Neuf-de-Combreux, Neuf-de-Centimaisons, Noue-Mazone, Orléans, Ravoir, Retrève, la Vallée.
La forêt d'Orléans, présente un relief assez plat, puisque son altitude maximum est de 174 mètres à la butte de Foulaubin dans le massif
d'Ingrannes, alors que le point le plus bas se trouve à la cote 107 près de la maison forestière du Gué Girault toujours dans le massif
d'Ingrannes, soit une différence de niveau de moins de 70 mètres sur 35 000 hectares.
Cette absence de relief, alliée à l'imperméabilité du sous-sol, constitue un obstacle à l'écoulement naturel des eaux de pluie et
explique l'humidité du terrain et l'abondance des étangs, des fontaines et des marécages appelés localement marchais (le marchais
aux prêtres, le marchais de la vallée, le marchais clair, le marchais aux cannes, le marchais mignon, etc.).
Cependant, d'importants travaux d'assainissement ont été réalisés à partir du début du XIXe siècle et, actuellement,
l'entretien de plus de 5 000 km de fossés contribue à la mise en valeur de la forêt.
Le sous-sol de la forêt d'Orléans est constitué de sables et d'argiles de l'ère tertiaire disposés en couches superposées.
Les géologues y distinguent deux formations : les marnes et argiles de l'Orléanais à l'ouest et les sables et argiles de Sologne à l'est.
L'argile compacte s'opposant à la pénétration des racines, la richesse du sol est conditionnée par l'épaisseur de la terre
végétale et du sable de surface. Cette épaisseur est très variable : parfois très faible, au nord d'Orléans ou dans la région
de Trainou, elle peut atteindre exceptionnellement plusieurs mètres dans le massif de Lorris.
Au nord d'une ligne schématique Cercottes-Loury-Chambon, le calcaire de Beauce affleure parfois sous forme de marnes assez
riches mais compactes. Au sud de cette ligne, le calcaire fait complètement défaut et les sols sont généralement pauvres et
très acides, convenant souvent mieux aux résineux qu'aux feuillus.
Globalement, on peut observer que les sols sont de plus en plus sableux et sains au fur et à mesure qu'on s'éloigne
d'Orléans pour se diriger vers l'est : alors que le massif d'Orléans présente de nombreuses zones mouilleuses ou argileuses
La Flore et la faune de la Forêt d'Orléans sont typiques de celles des forêts de feuillus Européennes.
La forêt d'Orléans est mixte. Parmi les feuillus, le chêne
pédonculé domine en représentant plus de la moitié des arbres de la forêt. Les résineux sont principalement des pin sylvestre,
ils couvrent environ un tiers de la forêt. Outre ces deux espèces, on peut également trouver des bouleaux, des charmes, des hêtres,
des noisetiers, des pins Laricio de Corse, des pommiers sauvages, des séquoias, des tilleuls.
Les grands mammifères Européns sont présents dans la Forêt d'Orléans. Celle-ci héberge
le cerf, le chevreuil, le daim, et le sanglier.
D'autres espèces, telles la grande aigrette ou la grue cendrée, y effectuent une étape au cours de leur migration.